Le dispositif Erasmus a 25 ans. 2,2 millions d’étudiants européens ont bénéficié d’une mobilité dans le cadre de ce programme d’échange depuis sa création. En 2011-2012, 788 étudiants étrangers Erasmus ont été accueillis à l’Université de Strasbourg (Unistra), qui a permis à 521 de ses étudiants de bénéficier d’une mobilité. L’Allemagne est naturellement le partenaire principal de l’Unistra. Une dynamique intéressante qui compose aussi avec des freins. Tour d’horizon avec Anne Klebes-Pelissier, vice-présidente aux relations internationales, et Pascal Marquet, expert de Bologne*.
25 ans, c’est une génération. Quel jugement portez-vous sur le dispositif Erasmus ?
Anne Klebes-Pelissier : On ne peut pas contester le bilan positif du dispositif Erasmus. Il y a 25 ans, la mobilité étudiante était vraiment timide : Erasmus a beaucoup contribué à son développement au fil du temps. Toute une dynamique s’est installée autour de lui, à travers les étudiants, mais aussi les enseignants. La mise en place des doubles diplômes est une suite très concrète du processus.
Pascal Marquet : Il est certain que les échanges se construisent au travers des accords signés entre les universités et ceux-ci sont largement portés par les enseignants-chercheurs, leurs propres réseaux, qui deviennent à terme les réseaux institutionnels des universités. La mobilité Erasmus nous a poussés à entrer en contact, à essayer de comprendre nos collègues européens. Le bénéfice de ces échanges va bien au-delà d’un enrichissement académique.
AKP : Ceci dit, les freins existent : ils sont linguistiques, ils peuvent être financiers également. Le montant de la bourse Erasmus ne couvre pas toujours les frais d’un semestre d’études à l’étranger. Il y a aussi une forme de peur de l’inconnu, un découragement lié au sentiment - d’ailleurs erroné - que la procédure administrative est très lourde. C’est pourquoi nous organisons chaque année la Semaine de la mobilité internationale en octobre, pour bien informer les candidats au départ et dédramatiser certaines craintes.
On a pu lire qu’Erasmus était une des plus grandes réussites de l’Union européenne. Qu’en pensez-vous ?
PM : Pour moi, c’est une évidence. Les séjours Erasmus sont une occasion unique de résider dans un autre pays européen, sur une certaine durée, hors du cocon familial. C’est très différent d’un séjour touristique, par exemple. C’est une démarche qui génère de la cohésion européenne. D’ailleurs, après 25 ans, on voit des familles binationales qui se sont formées à l’occasion d’une mobilité…
AKP : On peut dire que c’est un instrument d’éducation civique européenne.
Le fait d’avoir bénéficié d’une mobilité Erasmus a-t-il un impact sur l’insertion professionnelle des étudiants ?
PM : C’est difficile à dire. Je pense surtout qu’il ne faut pas évaluer l’impact d’une mobilité à court terme, sur l’insertion professionnelle. Car c’est une expérience qui impacte toute une carrière et donnera peut-être le moyen de rebondir dans 15 ou 20 ans.
AKP : On peut de toutes manières considérer qu’une mobilité apporte a minima la maîtrise d’une langue étrangère, ce qui est toujours intéressant pour un employeur.
PM : D’ailleurs, il y a une grosse pression sur les pays anglophones pour d’évidentes raisons linguistiques. Cela dit, beaucoup de pays du nord -Scandinavie, Pays-Bas- proposent des cours en anglais. De fait, on peut y faire d’énormes progrès en anglais, tout en s’initiant à la langue nationale.
Le dispositif évolue, il vient d’être renommé « Erasmus pour tous » : qu’est-ce que cela signifie ? Quelle évolution se dessine actuellement ?
PM : L’idée qui sous-tend « Erasmus pour tous », c’est effectivement que tous les étudiants européens soient amenés à faire une expérience de mobilité pouvant aller jusqu’à deux semestres entre leur seconde année de licence et leur master. C’est pour l’instant un objectif politique, il est ambitieux, mais on ne sait pas comment il se déclinera concrètement. Je ne pense pas que cela ira jusqu’à rendre cette mobilité obligatoire pour tous les masters.
AKP : Il est prévu que cette politique soit soutenue par des moyens financiers revus à la hausse. Il semble aussi que toutes les procédures de mobilité européenne seront simplifiées et rationalisées, regroupées sous la marque « Erasmus ». Nous espérons que ce nouveau format sera en effet plus adapté aux besoins des étudiants.
Propos recueillis par Lucie Gonin et Caroline Laplane
* Les experts de Bologne forment un réseau de 18 personnes, en France, chargés de représenter et d’expliquer le processus de Bologne à la communauté universitaire. Pascal Marquet est l’un d’eux depuis un an.
Du 22 au 26 octobre 2012, la Direction des relations internationales (DRI) organise la seconde édition de la Semaine de la mobilité internationale. Principalement destiné aux étudiants, cet événement vise à promouvoir les différents programmes d’échanges à l’étranger. Au programme : des informations sur les modalités de candidature, des rencontres avec des étudiants qui ont déjà tenté l'expérience ou actuellement en mobilité à Strasbourg, des jeux-concours…
Durant une semaine entière, l'Université de Strasbourg ouvre la voie de l’expérience internationale.
Le Crous mettra également le monde dans nos assiettes, en proposant des repas internationaux dans l’ensemble des restaurants universitaires, durant toute la semaine.
Du 12 au 14 septembre 2012, l’Université de Strasbourg a participé au 24e salon annuel de l’European association of international education (EAIE), une association dont la principale mission est de renforcer l’internationalisation de l’enseignement supérieur en Europe et dans le reste du monde.
Ce salon, le plus grand d’Europe pour l’enseignement supérieur, a permis a des professionnels du monde entier de se rencontrer à Dublin afin d’échanger des idées autour de l’action des établissements en matière de relations internationales et de promouvoir leur offre de formation.
Chaque année, cette grande manifestation s’organise autour de deux événements majeurs :
Sandra Rebel, responsable du département Europe et Stephan Gilet, chargé des accords Europe à la Direction des relations internationales étaient présents sur le Pavillon Campus France, afin de rencontrer une trentaine d’établissements supérieurs. « L’EAIE, c’est un moment privilégié durant lequel on peut parler directement avec nos partenaires, débloquer des situations difficiles et engager de nouveaux partenariats. Ces contacts directs permettent d’instaurer ou de renforcer une véritable relation de confiance », conclut Sandra Rebel.
L’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD), les Universités Eucor et l’Université franco-allemande (UFA) organisent les 15 et 16 novembre à Strasbourg un séminaire intitulé « Passages et passerelles : quelles stratégies, quels enjeux, quels parcours professionnels pour une culture européenne ».
Il s’adresse à des étudiants de masters, jeunes chercheurs et anciens étudiants des formations franco-allemandes en Sciences humaines et sociales soutenues par l’UFA, le DAAD et/ou Eucor.
Les axes thématiques seront l’Europe entre identité et pluralité, les frontières de la coopération franco-allemande et le fonctionnement du « moteur franco-allemand ». Les conférences et ateliers seront donnés et animés par des enseignants et des professionnels.
Le nombre de places est limité et l’inscription obligatoire. Les frais (hors déplacement) sont intégralement pris en charge.
La Direction des relations internationales ouvre son appel à projets pour l'année académique 2012-2013. Il s'agit d'un dispositif de soutien financier aux composantes pour réaliser des actions de coopération internationales dans le domaine de la formation (pour les projets de recherche voir avec la Direction de la recherche).
Les projets pourront être déposés tout au long de l'année, néanmoins la commission en charge d'examiner les dossiers se réunira à quatre reprises d'où les dates limites de dépôt par période d'activité :
Le formulaire de candidature dûment complété doit être remis au correspondant relations internationales de votre composante qui transmettra, dans les délais, la demande à la Direction des relations internationales.
Une version électronique doit également être adressée à mesa@unistra.fr
Ci-dessous les éléments complets de l'appel à projets :
Contact
Bureau d'aide au montage de projets (projets de formation en partenariat international) - Direction des relations internationales - 22 rue René-Descartes - Le Patio - bâtiment 5 - 3e étage - bureau 5308F - 67084 Strasbourg
L’évaluation des formations par les étudiants à l’Université de Strasbourg
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 17 octobre midi pour une parution le vendredi 19 octobre 2012.
Consultez les dates des prochains numéros.